Peirol


Comme fait le cygne
avant sa mort, je chante
pour mourir plus noblement
et avec moins d'horreur.
Souvent l'amour m'a pris dans ses lacs
et j'ai souffert bien des tourments,
mais le mal qui me vient à présent
me prouve que je n'ai pas su aimer.

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Franchise et sincérité de coeur
feront toujours croître l'amour ;
haute naissance la fait déchoir,
car les puissants sont des truands,
il y a tant de riches méchants
que ce bas monde s'est avili,
dame qui maintient son mérite
n'aimera jamais profiteur.

Chansonnette va t'en là-bas,
non que je ne lui demande rien,
mais tu peux lui dire mon ennui
sans causer mon dommage,
et que mes sentiments de coeur
sont siens de bonne foi ;
je suis sien et toujours le serai ;
pour le prouver je saurai mourir.

Bonne dame où que vous soyez,
Joie soit vôtre et vous accompagne,
Si je n'ose vous demander pitié
Je puis du moins le faire en pensée.


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Jean-Claude Diez, Tissures